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J’écris : La mort des mots, avec des mots.

C’est tout ce que j’arrive à écrire. Les mots passent rapides dans ma tête, je ne peux les arrêter. Pas un seul ne m’enthousiasme, ne me convient. Ils coulent dans l’oubli, ils se fracassent contre la connerie des hommes, leur suffisance, leurs croyances crasses. Les mots agonisent, se perdent dans le boucan du monde, le vacarme omniprésent, s’enlisent dans la cacophonie, le gâchis organisé, s’effacent peu à peu, disparaissent dans la lumière artificielle des projecteurs. Pauvres, riches, petits, grands, ils sont livrés à eux-mêmes et l’angoisse les saisit quand ils sont à terre, piétinés, blessés, perdant leur sens. Les mots ne chantent plus, ils crient, hurlent, gueulent, jurent et finissent par pleurer. Puis le silence arrive – cette part d’eux-mêmes – les rejoint et ensemble ils éloignent la détresse et l’effroi. Ne subsiste qu’une brume de tristesse. Il y a quelques années, j’écrivais :

Si la guerre nous apporte encore plus de chaos

c’est le chaos du monde qui nous mène à la guerre.

Tôt le matin, encore nuit, à ma chienne me regardant avec insistance, après l’avoir rassurée de je ne sais quelle angoisse par quelques caresses, je lui ai dit : que veux-tu ? Tu n’as rien d’autre à faire que rêver, va. Elle s’est recouchée près de mon fauteuil. Quand me racontera-t-elle ses rêves ?


Les auteurs : Elisa Coste, Cristo, DéDéTé, Estelle Henry, Emmanuel Hiriart, Mohamed Kerkache, Teo Libardo, Nadia Mifsud.

La plasticienne : Joëlle Jourdan.

La présentation par Danièle Faugeras et Pascale Janot d’un recueil de Ryôichi Wagô (collection PO&PSY).

https://www.teolibardo.com/ecriture/revue-la-vol%C3%A9e

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